Le nombre de personnes apprenant l’allemand augmente depuis 10 ans, et les chiffres explosent dans certains pays d’Afrique.
15,45 millions de personnes apprennent la langue de Goethe dans le monde entier. C’est le dernier bilan fait par le ministère des affaires étrangères allemand dans un rapport, publié tous les 5 ans. C’est un peu plus qu’en 2015 : à l’époque le chiffre était de 15,30. Un total qui augmente donc relativement peu, mais qui semble confirmer la tendance à la hausse. Ce n’était pas gagné il y a dix ans encore, où les chiffres s’étaient effondrés. On était passé en 2010 à moins de 15 millions d’apprenants, contre plus de 20 millions en 2000.
Explosion du nombre d’élèves en Afrique francophone
Les Européens représentent 73% des apprenants dans le monde. L’Asie et l’Océanie comptent pour 10% environ, c’est 5% en Amérique. Ce qui marque à la lecture du rapport, c’est que désormais 10% des élèves de tous âges sont aussi en Afrique. Une hausse très importante sur le continent depuis le dernier bilan il y a 5 ans, puisque l’Afrique représentait 7% des apprenants seulement en 2015.
Des hausses signifcatives au Bénin, au Togo, au Burkina-Faso, et même en Côte d’Ivoire. Dans ce dernier pays, le nombre d’élèves et des personnes qui apprennent l’Allemand a doublé depuis 2015. 500.000 apprenants presque aujourd’hui. “Beaucoup de personnes ont en tête que l’Allemagne est la plus grande économie europénne. Mais d’autres, des hommes notamment, parlent aussi du football allemand comme motivation”, raconte Sigurd Jennerjahn, enseignant à l’Université Félix Houphouët-Boigny. “Moi c’est parce qu’on m’a mise dans une classe d’Allemand, mais maintenant, sincèrement j’aime bien la langue, même si lire des textes reste compliqué“, confie depuis Abidjan, Aziz 13 ans.
Etudier en Allemagne
Mais la hausse du nombre d’élèves qui apprennent l’allemand s’explique aussi par d’autres facteurs. “En Europe, les programmes d’études et de formation mettent un point d’orgue à l’apprentissage des langues et il y a des facteurs historiques et géographiques“, analyse la Docteur Hebattallah Fathy, chef du département “Études allemandes, langue allemande et programme de conférenciers” au DAAD, le Deutscher Akademischer Austauschdienst, l’Office allemand d’échanges universitaires.
“Au niveau mondial, l’Allemagne est toujours plus attractive comme lieu d’études, de formation, de recherche. L’Allemagne et sa langue ont bonne réputation“, poursuit-elle. Hebattallah Fathy cite encore le système universitaire public, avantageux financièrement pour les étudiants, ou l’accompagnement qui leur est proposé quand ils arrivent de l’étranger.
Ci-dessous : graphique présentant le nombre de personnes dans le monde apprenant l’Allemand :
“L’objectif pour les jeunes n’est souvent plus d’étudier en allemand. Les cours d’études en anglais sont souvent une option plus accessible”, poursuit Anja Hallacker, de l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) à Johannesburg. “Mais si vous voulez étudier et travailler en Allemagne, vous devez quand même connaître l’allemand. Ce n’est peut-être plus une obligation, mais c’est clairement un plus. Outre d’excellentes connaissances spécialisées, l’allemand, la langue, permet d’accéder à l’Allemagne et à sa culture“.
Rôle du tourisme et promesse d’embauche
Première économie de l’Union européenne, quatrième puissance économique mondiale, l’Allemagne exporte, ses ressortissants voyagent, ses entreprises s’installent à l’étranger. Des raisons qui poussent aussi, évidemment, à apprendre la langue de Goethe. “La loi consacrée à la migration de travailleurs qualifiés en Allemagne entrée en vigueur en mars dernier joue un rôle important. Elle a accéléré la tendance qui pousse certaines personnes qualifiées à venir en Allemagne, où on leur promet une évolution de carrière“, raconte la Docteur Hebattallah Fathy.
Le ministre des affaires étrangères Heiko Maas a promis lui de travailler encore au développement de l’apprentissage de l’allemand. Son ministère met d’ailleurs en ce moment la priorité sur les programmes de formation des professeurs d’allemand, qui font défaut dans de nombreux pays du monde.
Cette première partie d’émission a été realisé avec l’aide et le travail de Julien Adayé, Charlotte Müller et Martina Schwikowski.